• Montagne à vaches

     

     

     

     

     

     

    Arbre de matière d’hêtre

    manière d’être glabre

    dans l’histoire ligneuse

    aux invisibles ennemis

    (le vent d’hiver à l’embrasure des branches

     des tortures oubliées sur le calme du ciel)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Semi dragons caudale serpentaire

    Chemins qui valez par la montagne

    à flanc à crête à bouche de cratère

    Gerçures

    de datations glaciaires

    Filez en croupes de démons vagues

    saignez d’infuses plaies de verre

    Eaux ombres blanches qui griffent de griffures

    l’émail

    et toutes mues d’armure.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

    Multiple manifeste de la forme

    Tu n’es jamais que du rythme fait feuille

    De la stridence faite fleur

    Au brouhaha des herbes

    Le froissement rouge du coquelicot

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Boîte, tête

    Le lait à l’arête des roches

    Viens t’arsouiller de l’ocre

    De l’orge brut

    Aux granges du perce-voir

    Une veille de printemps un peu avant le soir

    Sort l’acier qui ne s’affûte

    Que sur le bois du cornouiller

    La lame du couteau de poche

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vitesse

    Lissoir de l’eau

    des roches qui l’encombrent

    l’honneur d’une haie ombellifère

    cette ombre de ciguë que se fait le cerfeuil

    celle de l’hellébore

    celle la luzerne

    dans ce chemin de chute

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

    Bêtes sauves des forêts nous sommes du même désastre –Niches, nids grièches, crèche de broussailles : délitées, liquide lit de paille, aval jonché de souches, pertes en lames, bras et troncs (du flux de fruits, rumeurs, esquisse d’une ruine d’essence).   Tempête en terre,  le grand souffle qui souffle l’aura du mycélium. Des coupes claires, des ombres, des cendres perdent vos traces, haies, talus, repaires, soutènements, de cents ravines et raccourcis d’en-creux. Ce qui reste s’arase. La terre offerte au ciel. Le libre champ à la vermine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour l’amertume du grand genet

    A la racine pivotante

    Pour l’arc tendu d’azur

    Le bras de lustre de la feuille d’hêtre

    La renouée est sentinelle

    Elle prévient de qui bruisse et passe

    La jument d’ombre à la jumelle

    Qui tourne sous l’alisier blanc

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Fourche du merisier au chambranle de haie tout un troupeau d’échines s’y est frotté les mouches et les piques, la laine rousse contre l’écorce jusqu’au cuir. Douce lisseur polie vernie au rouge de Venise, o suprême destin arbustif sculpté des éléments - du temps,  de la peau de vache – pied de prairie tourné par la bonne ébéniste.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Lave. Cherche sa permanente dislocation. Le flot feu  fascine encore refroidi.

    Quel autre message que le précipité de la rivière  - 

    la plume d’acier qui peint la pierre de son lit avec la dernière dilution du ciel ?

     

     

     

     

     

     

     

      

     

     

    Ici

    le ciel fait la beauté debout

    et taille l’horizontale

    de prémisses de cils

    L’oblique de l’hiver

    à l’angle de la maille

    a roussi la fougère

    la grande polypode qui a brisé sa rouille.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le hêtre de montagne est chevalier plus torve que celui des vallées.  Une plus courte période au boisage de l’aubier  –  nanisme d’altitude. C’est ce côté tourné du branchage qui renforce ses nodosités d’armure, l’écorce d’argent frotté, la main gantée de rouge.

    A la jumelle la vue s’effeuille ( s’accommoder où le point creuse )

     San’Romano !        

    Déchirure de Damas et spectres du visible !

    La bataille agitée du genou et du feu blanc des lances. Jumelle, dans l’aisselle de l’oiseau lire, à la coupe du surgissement...Déjà l’obscurité mêle l’épaisseur des troncs au maillage des crinières. Un  peu de ciel blanchit encore un front, un fanion, une barde de poitrail.

    Vaillant œil qui transperce, poinçonne, a-perçois.  Que vois-tu en venir ?

    Le mauve saisit le roux.

    Le bleu tire à l’oblique. 

    La guerre est hivernale depuis le quaternaire.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Au territoire du saule

    A la clémence du ciel

    A la barbe des racines

    Aux reflets

    L’inflorescence laissée libre

    A la fuite

    Au fluage

    Au voisinage de l’aulne

    A l’aubier

    L’écrevisse d’un creux d’eau vive

     

    L’an d’ocre dense de l’osier.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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