• Précisions cadastrales

     

     

     

     

    Précisions cadastrales 

    nomenclature des bêtes

    le chat seul, dernier félin des toits

    là bas le fruit kaki du rouge-gorge

    l’aboi

    très dispersé des balcons

    mésanges moineaux

    saison

    sans mouche

    hérisson sans vipère

    la vérité du ver de terre

    le ramier bleu qui surveille

    le merle noir qui arpente

    l’effraie qui tente l’interface

    à canopée de réverbères

    à frontière de nuits

    civiles

     

      

     

     

     

     

     

    Orné de vrais oiseaux qui marchent sur le tour*

    Ce toit d’église tient comme un chat

    Mitré quelques corneilles qui marchent à son échine

    Parasites d’ardoise

    Pieux piétons d’andésite

     

     

     

     *Paul Valéry

     

     

     

     

     

     Sa voix de cèdre enguirlandé d’oiseaux

    une constance de pie

    du rayon de ce cercle

    à l’angle de ce socle

    un sol juste assez grave pour supporter son nid

     (la masse des planètes explique qu’elle jacasse)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A midi, la fourmi coupeuse de feuilles mâchonne à son substrat hors-sol de petits corps fructifères, ces spores qui nourrissent l’espèce. Tout porte à croire qu’elle, l’hyménoptère aculéate, se moque de la fauve comme de la moissonneuse.

    Pour sa champignonnière, elle préfère l’habitat cultivable à l’architecture d’aiguilles de pin. On ne la voit ni à la chasse, ni à l’élevage, mais à l’arpentage, et au paysagisme par digestion des souches.

     

     

     

     

     

     

     

    La gueule de loup commence sa floraison

    d’une moue de deux

    lèvres de velours

    fardées.

    C’est plus tard qu’elle apprendra à

    parler la langue de l’abeille.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Son donné de surcroît extase de sous-mère où s’arrête le merle. Sa phrase d’ici reine qui sature la faîne la feuille la ramure miracle du larynx loriot virtuose vertige. Rossignol rien de tel pour  fuir la nuée des passereaux. L’oiseau bleu reste fugitif.

    On sert la rose remontante.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quelle impasse ma reine!

    Le roi atteint de fenaison

    Peu avant sa décollation

    - Une basse intrigue partisane -

    Pencha

    Sa tiare parme sa perruque

    Congédiant le muguet eunuque

    La rose défaite courtisane

    Montjoie pour la fleur de lilas !

    Le haut clergé d’iris nous a confié sa peine...

     

    (après la pluie)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Fausse groseille

    fleur de trèfle

    la tête à la lanterne

    et l’ombrelle des feuilles sur le sang des framboises

    plus tard

    des belles de Fragonard

    pivoine rose renoncule

    contre les membres du concile

    d’iris, la perruque du lilas, le parme des glycines.

    La petite noblesse des corbeilles d’argent

    rit de pensées un peu naïves

    Le double jeu du jonc jaillit de la fin des jonquilles

    La main d’Arsène dans le lupin.

     (Histoire de Fleur)

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

    Ciel !

     

    creux centre liesse chasseresse

    au festin de ses trisses

    antre ventre rêvé

    et sa puissance à elle

    l’hirondelle

    criant de s’affronter d’un jet à ce zénith.

     

     

     

      

     

     

     

     

     

    Devant l’extrême (l’amour de la vermine pour sa mère mouche, ses craquements d’armure bleuâtre – ses ailes irisées) à contretemps de systole, dans le méplat du rythme, sa syncope.

    L’étrangeté absolue de ce qui fait monde. La délicate précarité des faits. Les causes perdues qui se retrouvent plus loin dans l’arbre du vivant.

    Malgré tout, les possibles, le familier, presque même qui se rejoue à un détail d’échelle.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ici en ce jardin secret se flatte le bourdon

    en faubourgeois badin à voix de basse

    en basson du parterre

    pour l’oreille en pétales et pistils de l’œil

    un don de l’atelier Giorgione

    la patte un peu fourchue du maître dans le visible

    tout en buste armure velours

    ombres d’acier fourrure

    le lustre des

    livrées obscures

    faut-il encore que ces facettes

    irisent le cerne de l’élytre

     

    (esthétique de l’insecte, école post-raphaëlique)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Hétéroptère beau miroir

    Balance semblant sécher

    Le petit linge aux graminées

    Ou l’espérance aux sanguisorbes

     

     

     

     

     

     

     

     

    La jeunesse du crapaud

    Élégance du gant

    Un peu palmé

    Entre lin et chanvre

    La pelisse congre ou sandre

    Un peu luisante

    Ne  lui manque que le chapeau à claque

    L’éclat sur le qui vive de qui joue la patience

     

     

     

      

     

     

     

     

     

    Palpitante

    Paupiette à plumes

    Paupière orbiculaire

    La gorge du compère-loriot

    Bec d’or mais cyan dans l’ombre

    Par restriction vernaculaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Novembre l’assiégé

    en son fort tellurique

    l’écureuil casqué court sur ses remparts

    hermine la traîtresse

    pactise avec la neige

     

     

     

     

     

     

     

    Ce soir au réverbère de sa gloire

    Sa très centrale flèche qui ne projette qu’elle

    Glycine

    Lent poids des glaces

    Harde de fouets fourbus

    La fonte orange de l’ampoule

    Ce qui bruine rapide attige son galop.

     

     

      

     

     

     

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