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Traces, paysages
Saison où la lumière s’est faite herbe
tes silences stridulent
sous la ligne de coupe d'un invisible fil
lame superbe d’hirondelle
La lente phrase du jour à l’aplomb des falaises
Orgue dont l’encre s’évapore
Lis-la dans l’interstice où bruisse le lilas
La brèche analphabète la loi
Cunéiforme du basalte
Une phrase de chute
que murmurent
pierres
et mortier mort .
Ensuite qui devine
l’aboutissement des luttes
au plus fier la ruine
les oraisons du lierre ?L’ancien chemin que tient à peine
L’amarre de souches quasi roches
Roule ses pierres à mousse
Amasse
Dans un torrent de mai
Le vert des myosotis
Et le soleil en pièces
Fougères couvrez de votre gaze verte
la douloureuse plaie des coupes
de crosses fraîches protégez
la souche morte
le tertre tendre
à l’hygrophore en touffe
La brise à l’élancèze
retour de bataillouse
on s’est un peu pertus
puis retrouvés en vassivière
j’ai trébuchère au chavaroche
et chu à la roche taillade
vacherie de la combe du saure !
(le boudieu gardez-moi des sources du siniq)
déposition à saint pierre (cantal)
La saperde pond au tremble
qu’elle sabote en sapeur
insecte sérigraphe elle consigne ce labeur
au plexus de l’écorce
Tout l’art du geai dans sa fine mue
la plume bleue qu’il perd en fin d’hiver
dans la monnaie de l’hêtre où elle tombe en poussière
(des étoiles lui trouent les cieux)La vitre replie la plaine
pour un sommeil d’armoire
tout battu de wagon
mais d’obscurs contreforts
massifs
agissent en bras d’arbres
bouleaux en poils blancs
épars
à la barbe des forêts
tunnels
pays profond tout traversé d’étraves
ferroviaires
tu dors dans ta pauvreté d’hiver
(mais l’acide verdeur des talus qui borde ta torpeur)
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