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Par Arvénie Hem le 19 Juillet 2015 à 22:00
La méditation c’est peut-être la recherche de l’interaction physiologique à minima entre le monde et la conscience du monde.
Pure recherche d’épure, traque de la particule à son point de renversement comportemental. En amont des forêts des mots et des systèmes.
chapelle/à la crête présente /au changement de densité de l'air
en chair
une écoute de la fonction d’onde.
Grésille, épiphanie du vide.
Usons de ce miracle : la matière éprouve, juste là où elle palpite.
(Un vide noir grésille - Etienne Klein)
Dans le jeu qui consiste à ressentir : le bonheur c’est pour tout de suite, on mesure l'incroyable danger, le vertige ontologique, la constante de fuite.
Quelque chose de prépondérant dans le système l’a programmé en horizon.
Ce qui n’a pour nerf que le désir n’a que faire de l’actualité du bonheur.
Le bonheur présent est trou. Au mieux : on s’empâterait dans sa province.
La nature repousse le bonheur, elle le contourne, elle méprise son petit nom mièvre.
Il bée, béant : à la bonne heure ! Elle monte dessus ses insatiables vrilles.
Combler couvrir, pour nous espèce : vivre c’est conquérir. Quel téméraire ne cherche la possession ni la victoire *?
*Philippe Jaccottet (Qui chante là-bas)
La vraie patience consisterait à aller jusqu’au bout de la perceptibilité de chaque acte. Le moindre fait ou geste révèlerait d’interminables résonances fractales : des vertiges de plaisirs sur l'interface chimique, de passionnantes brûlures concentriques, carte de flux nerveux, delta salivaire, saveurs, insoupçonnables arrière-goûts aux signatures synaptiques...
Et si cette extraordinaire fiction du moi était toute entière tendue dans cette fraction de seconde qu’il faut au flux électrique pour parcourir le corps ? Une conscience discrète naissant de cet itinéraire, pulsant pensée du geste, fait du geste et retour des sens. Limites pointilleuses qu’on prend pour des frontières. Même trajectoire pour la parole. Convergence et accumulation des pas creusent des traces, définissent l’architecture et la carte, les boucles donnent l’illusion de la ligne, les rives baptisent d’un même nom le fleuve.
- Et toi qui prétends au barrage. Tu es téméraire comme un Chinois sur l’Amour.
Cette barque a une fuite cher Mi
J’écope
J’écope
Avec ou sans clope
Jamais je ne tiens à demi
Nu le bois à sa coque
S’il s’agit de rejoindre l’origine du carrefour
Retraite
A ce point de poussière
Que de verstes, depuis, que de verstes
Ralentissent ce cheval vapeur
Dont le mors pousse dans la denture
La conscience sans interférences (présence, percepts) imite l’état quantique de superposition d’états, ou du moins ce que je m’en raconte.
Le rêve est d’ailleurs pareillement feuilleté et seule la narration en réduit l’épaisseur de liasse, le ramenant au phénotype avant/ après (un abus de langage, une manie mnémotechnique, un réflexe d’espèce : chez nous, tout fait histoire).
Dans l’état naturellement multiple et décidément imprécisable qui se profile en deçà de la parole sociale et de l‘interaction des êtres : la grande galerie, l’innombrable spéculaire des multiples en acte.
Mes rôles, mes cent mille, bel et bien autres les uns aux autres.
Avant de les avoir réduits au silence (se peut-il?), un petit tour de foire :
Le verbe, dans l’entre-deux, avant raccord des tubulures dans les tableaux de la tubuline, saisi quand il franchit un seuil de décohérence.
Fuyard, une victoire pour le lièvre.
Le lointain proche, le toujours remis à l’inusable perspective. L’intouchable familier, discret par excès d’ordinaire.
Gibier trop abondant. Négligence à saisir. A peine tendre eût suffi.
Mais s’éprendre de l’épreuve d’éprouver.
Ou posséder défait par l’effacement du propre.
Le moi d’ici – l’ici mouvant du corps – le moi d’ici qui se donne là – par pur entêtement des faits – n’est pourtant bien que la merveille du corps. Que ce soi-disant pur esprit méprise affectueusement pour la grossièreté de son naturel…
Archétype de l’ingrat, enfant inattentive ! Le corps qui parle en fou, en simple, en exalté, manière de vieille mère et babillages enfouis, le moi emballe tout ça pour le gîte et le couvert, l’aveugle et le ciel borgne, dans l’impatience du mouvement.
La vacance amorce la vacuité. Quand la liberté habite le faire, en fer de lance, le vrai vide a rendu les armes. Le vrai vide n’a que faire de lance, de plume ni même d’un poil de pinceau. Le vrai vide n’a que faire de l’encre.
On pourrait dire qu’il ne ressemble à rien pour personne, avec un lecteur en moins, sa vacance.
Prenez-vous pour ce que vous êtes.
Un hasard vivant
que le corps du discours ne cesse de contraindre
tout palpitant dans l’instant même
d’inférences réticulaires
Un hasard racinaire
animé de flux
lissé au gré de l’eau
plis, sèves, fils
agile
sophistiqué
menteur comme un miroir de l’âme…
Et taisez-vous!
Pas de parole pour dire le spasme spéculaire.
Quoi d’encore plus ténu
Dans l’orbite de l’infime
La quenouille de l’onde
Son cocon ?
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Par Arvénie Hem le 24 Juillet 2015 à 22:50
Arbre de matière d’hêtre
manière d’être glabre
dans l’histoire ligneuse
aux invisibles ennemis
(le vent d’hiver à l’embrasure des branches
des tortures oubliées sur le calme du ciel)
Semi dragons caudale serpentaire
Chemins qui valez par la montagne
à flanc à crête à bouche de cratère
Gerçures
de datations glaciaires
Filez en croupes de démons vagues
saignez d’infuses plaies de verre
Eaux ombres blanches qui griffent de griffures
l’émail
et toutes mues d’armure.
Multiple manifeste de la forme
Tu n’es jamais que du rythme fait feuille
De la stridence faite fleur
Au brouhaha des herbes
Le froissement rouge du coquelicot
Boîte, tête
Le lait à l’arête des roches
Viens t’arsouiller de l’ocre
De l’orge brut
Aux granges du perce-voir
Une veille de printemps un peu avant le soir
Sort l’acier qui ne s’affûte
Que sur le bois du cornouiller
La lame du couteau de poche
Vitesse
Lissoir de l’eau
des roches qui l’encombrent
l’honneur d’une haie ombellifère
cette ombre de ciguë que se fait le cerfeuil
celle de l’hellébore
celle la luzerne
dans ce chemin de chute
Bêtes sauves des forêts nous sommes du même désastre –Niches, nids grièches, crèche de broussailles : délitées, liquide lit de paille, aval jonché de souches, pertes en lames, bras et troncs (du flux de fruits, rumeurs, esquisse d’une ruine d’essence). Tempête en terre, le grand souffle qui souffle l’aura du mycélium. Des coupes claires, des ombres, des cendres perdent vos traces, haies, talus, repaires, soutènements, de cents ravines et raccourcis d’en-creux. Ce qui reste s’arase. La terre offerte au ciel. Le libre champ à la vermine.
Pour l’amertume du grand genet
A la racine pivotante
Pour l’arc tendu d’azur
Le bras de lustre de la feuille d’hêtre
La renouée est sentinelle
Elle prévient de qui bruisse et passe
La jument d’ombre à la jumelle
Qui tourne sous l’alisier blanc
Fourche du merisier au chambranle de haie tout un troupeau d’échines s’y est frotté les mouches et les piques, la laine rousse contre l’écorce jusqu’au cuir. Douce lisseur polie vernie au rouge de Venise, o suprême destin arbustif sculpté des éléments - du temps, de la peau de vache – pied de prairie tourné par la bonne ébéniste.
Lave. Cherche sa permanente dislocation. Le flot feu fascine encore refroidi.
Quel autre message que le précipité de la rivière -
la plume d’acier qui peint la pierre de son lit avec la dernière dilution du ciel ?
Ici
le ciel fait la beauté debout
et taille l’horizontale
de prémisses de cils
L’oblique de l’hiver
à l’angle de la maille
a roussi la fougère
la grande polypode qui a brisé sa rouille.
Le hêtre de montagne est chevalier plus torve que celui des vallées. Une plus courte période au boisage de l’aubier – nanisme d’altitude. C’est ce côté tourné du branchage qui renforce ses nodosités d’armure, l’écorce d’argent frotté, la main gantée de rouge.
A la jumelle la vue s’effeuille ( s’accommoder où le point creuse )
San’Romano !
Déchirure de Damas et spectres du visible !
La bataille agitée du genou et du feu blanc des lances. Jumelle, dans l’aisselle de l’oiseau lire, à la coupe du surgissement...Déjà l’obscurité mêle l’épaisseur des troncs au maillage des crinières. Un peu de ciel blanchit encore un front, un fanion, une barde de poitrail.
Vaillant œil qui transperce, poinçonne, a-perçois. Que vois-tu en venir ?
Le mauve saisit le roux.
Le bleu tire à l’oblique.
La guerre est hivernale depuis le quaternaire.
Au territoire du saule
A la clémence du ciel
A la barbe des racines
Aux reflets
L’inflorescence laissée libre
A la fuite
Au fluage
Au voisinage de l’aulne
A l’aubier
L’écrevisse d’un creux d’eau vive
L’an d’ocre dense de l’osier.
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Par Arvénie Hem le 19 Juillet 2015 à 15:26
Réfute les bornes jusqu’à en perdre le chemin
en souvenir des voix :
y bruissent encore dans le zèle des feuilles de flagornes murmures, prières, moulures, obscures obséquieuses,
la moue multiple aux lèvres molles
flatte leurs langues déliées, frise-en le chœur, lisse la luette, le voile des palais, la voilette, la nef laryngée, l’escorte des salives
avec,
réfute le juge, la loi, la cour, mais garde le suave
Dénie la soif, la gloire
et jusqu’aux bras de la chemise.
Déjà vivant tu tiendras rongé de vers.
Telle ma mère l'eau qui se charge de tout et ne s'approprie pas
Nous encore debout, plantés en gué de langue, à l’aisselle du méandre, pleine eau plein flux plein les bottes du pêcheur plein courant de marée d’eau douce gonflés par des torrents d’orages mais retenus d’un fil de sève à la nervure des feuilles dorures cuivre criss écorce des aubiers.
L’organe transducteur lentement façonné d’autrui dans l’argile des racines puis patiemment détruit, pluie après pluie, cendre après cendre, ses couches de limon inversées par plissement ou découpées en tables, en tertre, en tumulus, en terres laminaires, en humus.
S’arrêter pour voir. Cesser de surseoir. S’arracher aux manque, soif, devoir, addiction, aspiration. Cadrer. Arrêter pour refaire, dedans, ou s’arracher pour dire, comparer, construire. Fixer. Défaire. Fixer. Trouver les mots qui collent, force forte, ligne claire, l’épingle du grand Paon qui le cloue à son liège.
Mort .
Vous croyez en bordure de vers la chasse à l’explétif incompatible avec la rime, l’orée, sa clairière, sa chute, sa falaise.
Vous verrez que bêtes et mots ont conscience du vide, qu’elles le signifient, qu’ils s’en tiennent d’instinct à distance, sauf poussées de force, de course, de transe, de frayeur.
Si le jeu des homophonies, cette version pas forcément snobe du contrepet était plutôt une ruse d’hypnopathe (métonymie , métonymie, métonymie…) pour laisser parler son cerveau dans la mesure où les mots qui viennent drainent à eux ceux qui les suivent (ou les harcèlent).
Une fausse adresse somnambulique, intuitive à l’usure, et fourbissant au jour une vérité fluette.Liberté avec la grammaire. L’intransitif transite la réflexion perd son miroir. Quelqu’un d’autre le gagne. On se retrouve plus tard, entre plusieurs, et, sauf l’urgence, rien n’a changé.
Dehors occlusive écluse!
L’en-dedans glousse et vomit
Fricasse tes fricatives
Resserre tes sifflantes
Détache tes dentales
Savonne-les de labiales
Slavonnes !
Luisante est la vague des langues
Et son sillage de salive...
Mesure de l’impalpable chair qu’on perd dans l’épaisseur des siècles, saint-jean-d’or l’icône, vertige des vestiges, sagesses saisissantes qui dessinent nos rêves.
Le delta s’abandonne au vitraillage du visible.
Maternelle, et pour en conserver la tessiture textile, la grande peuplade file le drap d’un ciel de ses linceuls de phrases.
Au rouet, la soie, la pille et les restes de reels.
(une nuit au dictionnaire)
Tout importe la bouche, la virgule la parenthèse l’italique le rythme la battue la salive la mesure la mémoire la chair palpable des mots chers. Quelque moi s’agace de ces pratiques.
Une sèche ascèse qui se contenterait du simple, de l’épure. Dans la vertu du simple qui parle du vertige.
Pliure où le concave vire au convexe. Forcer le verbe pour voir ce qu’il a dans le ventre. A accentuer la courbe : creusement complexe illimité de la matière modale mouvant débit du sens vortex dérive des mots en caillots de grenaille, limaille, et jet d’encre.
Par amour, manquer de le tuer, le saint débit, le don paisible.
Ce qu’elle cherche en fait c’est un sésame, une phrase à faire céder les issues d’ici-même, le secours d’une sortie, une porte dérobée au bazar de Babel. L’ivresse du moulin à prière, une gaie gayatri en idiome gallo. Sa délivrance en petites tortures.
Le ciel est-il crypté ?
A défaut de trouver l’exacte formule (le code et l’aloi) tournant et essayant chaque clé tour à tour. Quelques unes qu’elle aime, un réflexe fraternel, qu’elle réessaye sans cesse, dans l’émotion, en claire confusion d’affects.
La sœur des arbres avec son gros trousseau.
Pour champ de chasse choisissons
Un lexique à mesure de sa solitude
Dans la foule des fleurs, des phrases et des mouches
Une foule ordinaire
Bien indifférente
Quoique saine, et duveteuse derrière les ailes
Faisons-nous
Le masque transparent du dormeur
Le pas septième du faucheur
La peau pierreuse du lézard
Qui ne palpite que sous l’aisselle
Restons attentifs
Ne précipitons rien : ensuite soyons vifs
Et travaillons finement pour l’exacte formule
L’aloi
Ceci qui nous sied en bouche
(le festin de l’araignée)
Le mot quand il circule à proximité du versoir.
Lourd de ses racines, bardé de son génome, tout prêt à clapoter ses bribes de phonèmes.
Le mot et ses cinq sens. Toutes ses liaisons sont bivalentes.
On croit qu'on fixe une fistule de ficaire mais chacunes d’elles encore sinuent, sous-jacentes, labiales derrière la vitre.
Ça commence dès le miroir et se propage jusqu’au lexique, chaque liasse bruissant morphèmes bivalves et lèvres d’algues.
En quoi donc la trace pourrait-elle ancrer, dans quel sable ?
L’objet qui s’appelle, l’objet sans nom.
L’opérant
Celui dont l’opérance n’a pas de nom.
Les croisements qui en résillent.
Des strates de langues techniques.
L’autre en tant que champ de forces
Champ d’action
La masse qui nous tord
La courbure qui voile.
Seule la vérité restant inqualifiable.
Chercher, dans un vocabulaire labile et suffisamment semi-conducteur, dans la terre rare des vers, quelque chose d’assez vif pour en tenir la ligature de l’ion.
Les sciences troussent les lettres
Les lettres pillent le peuple
Les publicistes les prostituent
Le peuple cuisine les restes
Les poètes les passent au gril
Tous les hâbleurs s’en délectent
Les locuteurs les usent
Des étrangers s’installent
Des Lazare reviennent
Quelques collectionneurs collectionnent le rare
Ceux qui cherchent à nommer fouillent dans les racines
(les mœurs, chez les mots)
Comment le langage, artefact d’artefact –
approximation d’une forme déjà impure,
le percept – cette seconde main - peut-il prétendre à la justesse ?
Il y prétend.
De toute sa vanité de verbe.
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Par Arvénie Hem le 24 Juillet 2015 à 23:06
La mer est manche et l’an blafard.
Printemps au charme de demi-deuil
De silène de petit jour
De tristan! de fauve ou d’agreste
La nymphe griffe son linceul
(dans les sept noms du papillon)
De la saison des confitures
J’ai oublié le nom du peintre
Sieste de cintres fruits griffures
Du jour le plein et le délié
Elle tourne, elle tourne la lumière
Juste contre sa sœur la terre
Le phare est rare la robe d’ambre
Et son écharpe de pastel
L’envers des pignons d’Anvers
Et pâleurs tendres de canal
Mon père ces quelques cieux
Ce bon sang de bonsoir
baroque
issu de vos presqu’îles
La mer est sans partage
L’archange équestre suspend son geste nébuleux
du rêve du rayon vert au rebond blond des sables.
Les morts avancent en iceberg
leur lit de glace tend vers l’aval
le grand corps se disloque
le gisant d’évapore
un bouc fait pendant à son col de moujik
quelque chose s’effile
dans le blanc de chemise
Celui-ci qui dénie
Et que l’air pince et plie
De mèche
Et roule dans l’embrun
Tabac
Ses phares de sans-filtre
Œil vert
Ciment de grise mise
Sa marine d’hiver et son menton de sel
Un rire de bourrasque disperse sa colère
Honorons-nous du grand parler risible, du plaidoyer fantasque, des discours de César que tient le beau parleur encravaté de soie.
De l’art d’articuler des phrases de terrasse à la brassée des ormes, ou à l’ardoise du ciel. Elles trouvent d’emblée le tourbillon des lampes, la ligne des faîtières, la courbe métabolique de leur génie propre. Laissons la libre architecture se peupler de foyers flambants. Dans nos destins la foule des dieux lares, l'épique, le soliloque et l’homélie, des cent fois hérétiques qui fondent notre espèce.
(Pour Samuel)
L’auvergnat cantalien
à la foi normalienne
pour la petite école
marmaille paille
la saison rousse la pâle abeille
l’hiver mi-sel
le solstice des soleils grêles
qui dansent
pour enjamber le mars
(ensemble nous fûmes moins frileux)
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Par Arvénie Hem le 19 Juillet 2015 à 21:39
Précisions cadastrales
nomenclature des bêtes
le chat seul, dernier félin des toits
là bas le fruit kaki du rouge-gorge
l’aboi
très dispersé des balcons
mésanges moineaux
saison
sans mouche
hérisson sans vipère
la vérité du ver de terre
le ramier bleu qui surveille
le merle noir qui arpente
l’effraie qui tente l’interface
à canopée de réverbères
à frontière de nuits
civiles
Orné de vrais oiseaux qui marchent sur le tour*
Ce toit d’église tient comme un chat
Mitré quelques corneilles qui marchent à son échine
Parasites d’ardoise
Pieux piétons d’andésite
Sa voix de cèdre enguirlandé d’oiseaux
une constance de pie
du rayon de ce cercle
à l’angle de ce socle
un sol juste assez grave pour supporter son nid
(la masse des planètes explique qu’elle jacasse)
A midi, la fourmi coupeuse de feuilles mâchonne à son substrat hors-sol de petits corps fructifères, ces spores qui nourrissent l’espèce. Tout porte à croire qu’elle, l’hyménoptère aculéate, se moque de la fauve comme de la moissonneuse.
Pour sa champignonnière, elle préfère l’habitat cultivable à l’architecture d’aiguilles de pin. On ne la voit ni à la chasse, ni à l’élevage, mais à l’arpentage, et au paysagisme par digestion des souches.
La gueule de loup commence sa floraison
d’une moue de deux
lèvres de velours
fardées.
C’est plus tard qu’elle apprendra à
parler la langue de l’abeille.
Son donné de surcroît extase de sous-mère où s’arrête le merle. Sa phrase d’ici reine qui sature la faîne la feuille la ramure miracle du larynx loriot virtuose vertige. Rossignol rien de tel pour fuir la nuée des passereaux. L’oiseau bleu reste fugitif.
On sert la rose remontante.
Quelle impasse ma reine!
Le roi atteint de fenaison
Peu avant sa décollation
- Une basse intrigue partisane -
Pencha
Sa tiare parme sa perruque
Congédiant le muguet eunuque
La rose défaite courtisane
Montjoie pour la fleur de lilas !
Le haut clergé d’iris nous a confié sa peine...
(après la pluie)
Fausse groseille
fleur de trèfle
la tête à la lanterne
et l’ombrelle des feuilles sur le sang des framboises
plus tard
des belles de Fragonard
pivoine rose renoncule
contre les membres du concile
d’iris, la perruque du lilas, le parme des glycines.
La petite noblesse des corbeilles d’argent
rit de pensées un peu naïves
Le double jeu du jonc jaillit de la fin des jonquilles
La main d’Arsène dans le lupin.
(Histoire de Fleur)
Ciel !
creux centre liesse chasseresse
au festin de ses trisses
antre ventre rêvé
et sa puissance à elle
l’hirondelle
criant de s’affronter d’un jet à ce zénith.
Devant l’extrême (l’amour de la vermine pour sa mère mouche, ses craquements d’armure bleuâtre – ses ailes irisées) à contretemps de systole, dans le méplat du rythme, sa syncope.
L’étrangeté absolue de ce qui fait monde. La délicate précarité des faits. Les causes perdues qui se retrouvent plus loin dans l’arbre du vivant.
Malgré tout, les possibles, le familier, presque même qui se rejoue à un détail d’échelle.
Ici en ce jardin secret se flatte le bourdon
en faubourgeois badin à voix de basse
en basson du parterre
pour l’oreille en pétales et pistils de l’œil
un don de l’atelier Giorgione
la patte un peu fourchue du maître dans le visible
tout en buste armure velours
ombres d’acier fourrure
le lustre des
livrées obscures
faut-il encore que ces facettes
irisent le cerne de l’élytre
(esthétique de l’insecte, école post-raphaëlique)
Hétéroptère beau miroir
Balance semblant sécher
Le petit linge aux graminées
Ou l’espérance aux sanguisorbes
La jeunesse du crapaud
Élégance du gant
Un peu palmé
Entre lin et chanvre
La pelisse congre ou sandre
Un peu luisante
Ne lui manque que le chapeau à claque
L’éclat sur le qui vive de qui joue la patience
Palpitante
Paupiette à plumes
Paupière orbiculaire
La gorge du compère-loriot
Bec d’or mais cyan dans l’ombre
Par restriction vernaculaire
Novembre l’assiégé
en son fort tellurique
l’écureuil casqué court sur ses remparts
hermine la traîtresse
pactise avec la neige
Ce soir au réverbère de sa gloire
Sa très centrale flèche qui ne projette qu’elle
Glycine
Lent poids des glaces
Harde de fouets fourbus
La fonte orange de l’ampoule
Ce qui bruine rapide attige son galop.
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